« Fais pas ci », « fais pas ça », « fais bien ceci », « fais bien cela » : ainsi s’égraine la litanie des consignes de sécurité, celles liées à la prévention des RPS, à la responsabilité sociale et à la responsabilité environnementale, sans compter les nouvelles consignes pour les économies d’énergie… Les organisations professionnelles n’en finissent plus d’abreuver leurs collaborateurs de multiples injonctions. Rappelons aussi les contraintes de gestion, les contraintes technologiques et l’éternelle démarche qualité. Pour la bonne cause bien sûr. Car, derrière l’injonction sur le comportement, il y a toujours une nécessité de protéger, de préserver, de gérer le risque.
On l’aura compris, le problème n’est pas de justifier tel plan de prévention de l’insécurité ou tel programme d’action en faveur d’une meilleure qualité de vie au travail du bien-être au travail, mais c’est la multiplicité des sujets qui interpelle. Parce qu’elle altère la force et la puissance de l’engagement.
Le portage de tel projet se résume parfois à un simple rappel de la part de la hiérarchie qui est alors vécu par les collaborateurs comme infantilisant et un peu vain : « tu ne bois pas avant de prendre la route » ou encore : « les gars, je compte sur vous, pas de téléphone au volant ».
Réussir l’atteinte de multiples objectifs sans saturer l’engagement des acteurs
L’approche que nous proposons nous ressemble : rendre entrepreneur le corps social, développer l’essaimage tel qu’il est pratiqué à l’université dans toutes les sections de recherche.
Devenus entrepreneurs, nous prenons à bras le corps les sujets. Pour favoriser un portage collectif, il convient de délimiter le sujet, en comprendre le sens, identifier des options, tester ces options, faire un RETEX et porter la bonne pratique.
Il s’agit de mettre en place un dispositif de recherche — action pour que les managers et les opérationnels s’approprient les sujets et en deviennent les ambassadeurs.
Tout le monde ne traite pas tout, mais tous sont porteurs de certains sujets et tous entendent ce que les collègues ont à partager.
Pour y parvenir, trois ingrédients principaux :
- Donner du sens à la démarche : les sujets majeurs et les enjeux sont définis et portés par la direction générale.
- Définir les sujets et créer un cadre d’expérimentation : nous mettons au point un groupe expérimental élargi qui s’appuie sur une démarche d’appropriation en 4 temps :
1 – prendre conscience,
2 – choisir,
3 – expérimenter,
4 – partager en reprenant les principales conclusions.
Au lieu de ne faire qu’un simple rappel d’une consigne (« Tu mets tes équipements de protection individuelle » ou « tu respectes le Code de la route ! »), il est plus efficace de faire s’engager les salariés sur un sujet. Pour cela, il s’agit de faire identifier en quoi le sujet intéresse tel interlocuteur, lui faire choisir un type d’action à expérimenter, réaliser un bilan de l’expérimentation et si cela est possible, transformer chaque collaborateur en un ambassadeur d’une pratique dont les enjeux sont partagés.
- Proposer un processus ludique de co-création qui génère une appropriation rapide et lève les barrières moralisatrices avec la mise au point d’un jeu de carte managériale qui favorise l’engagement.
Il s’agit ainsi d’engager les publics internes dans une expérimentation dont ils sont les acteurs pour mieux respecter un impératif de l’entreprise et manager sans en passer par la répétition d’injonctions infantilisantes.
L’entrepreneuriat interne est ainsi une nouvelle voie de management possible pour favoriser le portage des nombreux sujets sociétaux, sécurité, environnementaux….
Décembre 2022 / En savoir plus : 01 45 78 37 76 / Nous contacter