Un comité d’audition pour recruter les cadres dirigeants de l’Etat

Se porter candidat à un poste de cadre supérieur ou de cadre dirigeant, est-ce seulement parler de soi en termes choisis ? N’est-ce pas aussi, et surtout, montrer au comité une capacité à se projeter dans un avenir, c’est-à-dire sur un poste dont on a compris les enjeux ? Car il ne suffit pas de dire “me voici !” pour être retenu.


Depuis les décrets successifs de 2008, 2012, 2016 et 2019, pour ne citer qu’eux, les hauts fonctionnaires qui souhaitent prétendre à des emplois d’encadrement supérieur et dirigeant dans la fonction publique de l’Etat doivent désormais satisfaire au passage devant un comité d’audition chargé d’éclairer la décision de nomination.

En quoi consistent ces comités d’audition et surtout comment s’y préparer au mieux ?

En dehors des conditions statutaires à remplir et des éléments administratifs à fournir, il est demandé aux candidats d’envoyer un dossier de candidature comprenant un curriculum vitae (CV) et une lettre de motivation.

A l’issue de l’étude des dossiers de candidature reçus, le comité d’audition peut ou non décider de recevoir le postulant dans un entretien de 30 à 40 minutes selon qu’il s’agisse d’un emploi d’encadrement supérieur ou dirigeant.

Commence alors une phase de fébrilité pour ces hauts fonctionnaires qui, si hauts fonctionnaires soient-elles ou soient-ils, n’ont pas encore l’habitude de devoir faire leurs preuves pour trouver un emploi dans l’administration qu’ils « habitent » déjà.

Les preuves semblent en effet avoir déjà été faites, une fois pour toutes, à la sortie des grandes écoles et des concours réussis, il y a parfois bien longtemps.

Curieusement d’ailleurs, la fébrilité commence à l’annonce de la communication qui leur est faite de leur audition effective.

Je dis curieusement, car en effet, concevoir les pièces de leur dossier de candidature ne semble pas constituer une problématique particulière pour eux…

Les hauts fonctionnaires sont tous habitués à l’acte de rédaction ; or un CV, ils en ont tous un « sous le coude », prêt à être envoyé sans aucun modification, et la lettre de motivation ne leur pose guère de problème non plus car il leur est facile de rédiger un papier qui synthétise leur carrière passée.

Quelle erreur de s’arrêter à cette habitude !

Passons rapidement sur le CV qui contiendrait toute la puissance du candidat s’il était finement adapté au poste à pourvoir et pas seulement au seul déroulé plus ou moins laudatif de la carrière du candidat…

Mais la lettre de motivation, ne devrait-elle pas porter le projet de la candidate ou du candidat, c’est-à-dire la raison d’être de la candidature plutôt que de se contenter de reprendre le CV dans un esprit de simple redondance, comme si ces 2 documents ne se différenciaient que par leur seule appellation … ?

Autant est-il important d’adapter ses écrits en fonction de son parcours, autant il est tout aussi important d’adapter justement ses écrits aux particularités du poste convoité, à la lecture que l’on en fait et aux envies de s’y projeter pour en définir la stratégie, la porter ou la décliner dans l’action à venir.

Dire cela dans mes séances de coaching semble ouvrir chez de nombreux candidats un abîme de perplexité.

Et pourtant, si se présenter sur un nouveau poste ne revenait pas tout simplement à se projeter dans sa réalité – celle du poste et pas celle exclusive du candidat – à chercher à se questionner sur ce qui le compose, le constitue, son passé et son avenir, sa raison d’être et ce que l’administration peut en attendre ?

Cela semble simple à énoncer, et pourtant…

Pour l’entretien devant le comité d’audition, il en est exactement de même !

Combien de candidates ou de candidats s’interrogent sur les attendus des membres du comité d’audition ? Combien s’interrogent sur la présentation liminaire de 10 minutes qui débutera leur entretien, son orientation pour répondre aux besoins du comité « recruteur », sa construction de manière structurée, argumentée et adaptée là encore aux besoins des interlocuteurs ? Combien ne se contentent-ils pas de reprendre les grandes lignes du CV et de la lettre de motivation (voie plus simple car déjà toute tracée) ?

Concernant la partie conversation, combien de candidates et de candidats imaginent et identifient les questions que pourraient leur poser les membres du comité d’audition ? Combien de candidats et de candidates visualisent vraiment le poste pour lequel ils ou elles présentent leur candidature, ses différentes dimensions, ses enjeux, son évolution, ses interlocuteurs, internes comme externes … ?

Candidater c’est se projeter dit-on, alors c’est tout le travail que je propose aux candidates et candidats que je coache, puis de les entraîner à formuler leur projet en entrant en empathie avec leurs interlocuteurs plutôt que de subir la pression d’un format scolaire de question/réponse, question/réponse …

Nous vous proposons d’expérimenter cette nouvelle posture …

Juin 2022 / En savoir plus : 01 45 78 37 76 / Nous contacter