Les mesures prises dans la crise sanitaire limitent la rencontre de l’autre : de ce fait, elles accroissent d’autant le risque du repli sur soi comme celui de conforter nos certitudes, donc de s’appauvrir. En éprouvant le manque de relations sociales, nous aurons redécouvert la force du collectif.
Si le mot peut sembler un peu barbare, renvoyant à l’autre, l’étranger, cet inconnu que l’on peut percevoir comme nécessairement différent et pouvant, par là même, nous empêcher de tourner en rond et peut-être même nous altérer, ce terme renvoie aussi, tout autant et surtout, à l’ouverture, à la connaissance qui nous fait grandir en nous extirpant de nos seuls repères et de nos pensées limitantes.
Rencontrer l’autre pour le connaître et en écho mieux se connaître dans nos réactions et nos relations à cet autre, n’est-il pas là le point fondamental, l’essentiel du lien social ?
La crise sanitaire que nous rencontrons nous le fait percevoir un peu plus chaque jour.
Le risque du repli sur soi, mouvement primitif engendré par la peur, l’enfermement dans nos certitudes et nos opinions qui rassurent l’espace d’un instant comme la tasse de café qui réchauffe en hiver la main de celui qui l’enserre, nous figent, nous brident et au fond, nous ennuient.
Cette crise sanitaire nous montre ô combien cet autre et cette relation à l’autre nous manquent. Ce lieu d’échange, qu’est le café, avec l’inconnu qui s’accoude au comptoir, juste à mes côtés et que je ne connais pas et qui ne me connaît pas non plus d’ailleurs ; ce frère ou cette sur sœur d’études aux côtés de qui je vais partager une année ou davantage de ma jeunesse et dont j’ignorais jusqu’à son existence avant cette inscription à la fac… qu’il nous plairait tant de les retrouver ces doux instants.
Oui, ce manque est bien réel chez l’être humain, social, qui, après une première réaction d’arrêt brutal où il se fige et se rétracte presque, se plaignant aussi et contestant tout autant ce qui lui arrive que l’autorité rassurante et protectrice, met en œuvre ses facultés d’adaptation.
Jamais les crises ne sont davantage ces révélateurs de nos ressources intérieures.
Un peu à la manière de ces sous-préfets à la relance créés et mis en place pour relier les mondes entre eux, celui de l’entreprise et de l’administration, celui du citoyen et du politique, celui du travailleur et de l’économique.
Rechercher ensemble les solutions de tous, rassembler et réunir des collectifs de production pour résoudre, désenclaver, valoriser, décloisonner, faciliter et mettre en œuvre.
Faire se rencontrer pour étudier les possibles et sortir des schémas de fermeture, identifier les besoins et promouvoir les actions porteuses de réussite.
Faciliter la mise en pratique, dépasser les clivages et les réglementations de toute sorte qui engluent, réduisent et interdisent.
Favoriser l’essor de l’un et de l’autre, des uns et des autres… jamais cette crise n’a autant montré et démontré l’importance et le besoin de cette altérité.
Faire autrement, ensemble, tous ensemble…
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