Sérénité, bonheur, mieux être … et raison !

Ne nous emballons pas, l’objectif n’est pas de devenir comme un petit bouddha rondouillard posé sur le bureau. Le seul fait de se donner un tel objectif pourrait devenir stressant, parce qu’irréaliste. Or nous savons bien que l’un des critères pour fixer des objectifs est le réalisme, c’est-à-dire qu’il doit être vraisemblable de l’atteindre. A contrario, ce réalisme salutaire n’est pas non plus une invitation à jouer petit et n’empêche pas une certaine ambition.

Revenons un instant sur le terme de sérénité. Celle-ci est un état interne de calme, de tranquillité, de confiance. Si pour certains, il s’agit d’une sorte de rythme plan-plan avec électroencéphalogramme constant, émotions positives, mais pas trop intenses et l’allure rassurante de celui ou celle qui n’a pas d’enjeux, pour d’autres, ce n’est pas crédible… Oubliant et le petit bouddha et le pessimisme, nous pouvons mieux cerner notre objectif. Le choix raisonné de gagner en sérénité doit être compatible avec l’engagement professionnel.

D’emblée, négligeons le bonheur. État improbable au-delà d’une durée brève, il est plus facile d’éprouver des joies liées à nos réussites professionnelles (une promotion, une contribution reconnue, un temps collectif réussi, etc.). Plus que ces quelques instants bien réels qui sont autant de sources d’énergie, il nous faut regarder du côté de la motivation au travail, seule capable d’assurer un engagement volontaire, même si cet engagement doit composer avec d’inévitables contraintes (comme le fait de devoir gagner sa vie). Être motivé par ses tâches ou par sa mission est le Graal. C’est ce qui fait que nos journées passent sans longueur. En réalité, la plupart de nos postes sont des composés de tâches ingrates et de missions intéressantes, voire passionnantes. Un bon job sera donc un emploi ou l’équilibre des intérêts et des contraintes sera vécu comme bon.

Nous voici donc avec quelques joies professionnelles et une motivation pour le travail. Qu’attendre de plus ? Beaucoup de situations professionnelles se caractérisent non par un manque d’intérêt pour le travail, mais par un trop d’insatisfactions qui touchent à l’environnement et aux conditions de travail : l’ambiance, la rémunération, les moyens adéquats, les transports, les avantages, etc. Ces avantages ne sont pas vraiment des moteurs de l’enthousiasme quand on en profite, mais ils peuvent être de sérieux freins quand ils viennent à manquer. Prenons l’exemple de l’ambiance au travail. Une bonne ambiance concerne le contexte social de la tâche ou de la mission ; si la mission n’est pas intéressante, une bonne ambiance ne sera pas un moteur de l’implication, et l’on verra des gens papoter au bureau plus que travailler. À l’inverse, si l’ambiance est détestable, il y a un risque pour que cela devienne un frein à l’implication, un empêchement, même si le job est intéressant. Il faut donc raisonner l’implication au travail par analogie avec le pilotage d’une voiture : il y a la pédale d’accélérateur, c’est l’intérêt pour le job, et la pédale de frein, c’est l’insatisfaction au travail. Il ne sert à rien d’appuyer sur les deux pédales en même temps : il convient d’abord de lever les freins puis d’accélérer.

Récapitulons : quelques joies, de l’intérêt pour le job, une relative satisfaction concernant le contexte professionnel, que vouloir de plus ?

Ajoutons la question du stress. Car le paradoxe est qu’un poste suffisamment motivant et suffisamment satisfaisant peut être une source de stress, parce qu’il génère de l’implication, voire de la surimplication. Celle-ci n’est bien sûr pas induite seulement par une mission, mais plutôt par des caractéristiques personnelles (valeurs d’engagement, de responsabilité, de conscience professionnelle, etc.) et un contexte de surcharge, d’éventuels dysfonctionnements organisationnels et d’exigences parfois excessives. Il n’y a donc pas de bon poste en soi, mais une façon d’occuper un poste dans un contexte donné. L’objectif n’étant pas de vivre sans stress, mais avec un stress acceptable. Évaluation à la fois subjective et culturelle qui rend la tolérance au stress extrêmement variable. Si on peut gagner raisonnablement en sérénité, il importe d’éviter la course à l’échalote du « toujours mieux ».

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